DANS L'OMBRE, LA LUMIERE

Khaled Miloudi a passé plus de 22 ans en prison.

Ancien braqueur, son histoire est celle de la violence subie, puis répercutée avec la fougue et l’éclat de ceux qui sont fous de vivre, fous d’être sauvés, et qui s’engagent dans la vie comme on s’engage sur un champ de bataille.

Au milieu de sa détention, dans le désespoir et la douleur d’être loin de ses enfants, les mots ont fait éruption : « Ils ont jailli comme un cri ». Les mots lui ont sauvé la vie. Son code d’honneur exige

qu’il reconnaisse ce qu’il leur doit. Alors il s’attelle à l’écriture depuis sa cellule où il se met à rédiger son autobiographie sans complaisance. («Les couleurs de l’ombre» édité en 2022 chez Equateurs). Suivent des nouvelles, et surtout la poésie, qui l’accompagnera tout au long de son périple pénitentiaire.

En 2014, à la Maison centrale de Poissy, Khaled Miloudi participe à un atelier de théâtre co-dirigé par Raphaël Goldman. Il joue Caligula dans la pièce éponyme d’Albert Camus. La  pièce est représentée deux fois, et fera date dans l’histoire de la prison comme un grand moment artistique, salué par la petite fille d’Albert Camus présente à la première, et reçue avec enthousiasme par  tous les détenus.

Quatre ans plus tard, lors d’une permission, Khaled Miloudi croise par hasard Raphaël qui lui propose de l’héberger jusqu’à son retour en détention deux jours plus tard.  C’est la naissance d’une amitié fraternelle qui n’aura cesse de se renforcer.

Chaque permission se passera désormais chez Raphaël.

Un soir, alors que Khaled déclame un poème, Raphaël se met au piano. Voilà comment le spectacle est né.

A travers sa poésie douloureuse et passionnée, au gré des notes faisant écho à ses mots, Khaled Miloudi nous raconte son histoire : Dans l’ombre, la lumière.